Mochi, thé et tradition en pleine nature

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De bon matin, j'ai pris le train jusqu'à la gare d'Ishiyama, à Ôtsu, pour prendre la première navette du jour jusqu'à Kanô Shôjuan Sunaï-no-Sato.

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Situé dans les montagnes du sud de la capitale de Shiga, ce complexe sert de maison-mère à une compagnie de pâtisseries traditionnelles japonaises, et offre une foule d'activités. Au menu du jour : fabrication de mochi et de décorations du Nouvel An, et cérémonie du thé.

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C'est à l'ombre d'une ancienne chaumière que nous prenons pilon en main pour pétrir du riz encore fumant. Le mochi est fait de riz gluant, que l'on frappe répétitivement avec un maillet jusqu'à l'obtention d'une pâte légèrement collante. C'est l'un des goûters traditionnels du Nouvel An et sa fabrication est tout un rite, appelé mochitsuki. Après avoir mis l'huile de coude chacun à notre tour, nous savourons le fruit de notre labeur : du mochi bien chaud, préparé de trois façons. Aux classiques pâte de haricots rouges sucrés et poudre de soja grillé s'ajoutait du radis blanc finement râpé, piquant et juteux, une nouveauté pour mon palais. Des trois, je préfère toujours le soja, mais je ne dis pas non à une deuxième part des autres.

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Après ce délicieux goûter, nous nous dirigeons vers le bâtiment central pour fabriquer des mochibana. Ces « fleurs de mochi » servent de décorations traditionnelles au Nouvel An, et les boulettes roses et blanches sont censées appeler la chance et la prospérité. La tâche est plutôt facile, voire relaxante; il suffit d'orner des branches de saule de petites boules de mochi avant qu'il ne refroidisse. Une fois durci, son poids tire les branches vers le bas; le produit final me rappelle un feu d'artifice.

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Toutes les branches ainsi alourdies, nous faisons le tour des boutiques de pâtisseries traditionnelles avant de nous déplacer vers la salle de cérémonie du thé.

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Espace intime, la salle s'ouvre sur le jardin pour permettre aux visiteurs d'observer la nature au rythme des saisons. En effet, la cérémonie du thé est un moment de contemplation autant qu'une expérience gustative, et chaque détail honore le temps de l'année. En ce début décembre, les dernières feuilles rouges persistent sur les branches et les décorations du tokonoma (un poème, un objet d'art et un ikebana) reflètent le temps froid. À son arrivée, la maîtresse de cérémonie nous explique le sens de chaque objet avant de commencer la préparation du thé, et nous laisse déguster une pâtisserie exclusive en laissant errer notre regard. Comme j'ai la chance d'être la première en ligne pour le thé, elle me passe une tasse spéciale, ornée de lapins... Au Japon, on dit qu'un lapin vit sur la Lune, où il fabrique du mochi. Quelle meilleure façon de couronner cette journée!

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Kanô Shôjuan Sunaï-no-Sato offre une variété d'activités tout au long de l'année; la fabrication de mochibana est offerte du début décembre à la mi-décembre (réservation requise dans certains cas).

La navette gratuite part de la gare d'Ishiyama quatre fois par jour (±30 minutes, premier arrivé, premier assis).

(By Émilie Lamont-Cardinal)

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